Rédigé à partir du rapport « Changement climatique et risques littoraux : apports scientifiques pour
une adaptation durable et juste », Août 2019, Nouvelle-Aquitaine, réalisé sous la coordination de :
Nicolas Rocle (IRSTEA), Cyril Mallet (BRGM), Bruno Castelle (UMR EPOC) et Éric Chaumillon (UMR
LIENS’s)

L’érosion et la submersion sont les deux principaux aléas le long des rivages de la Nouvelle Aquitaine.
Ils ne sont cependant pas les seuls : l’intrusion d’eau saline dans les nappes, l’avancée dunaire ou
encore l’envasement des baies et des estuaires peuvent également être des conséquences du
changement climatique sur les environnements côtiers.

Face à la variété physique des littoraux aquitains (morphologique, lithologique, exposition, ..), quels
sont les impacts possibles de ces aléas majeurs le long des rivages ? Quelles sont les solutions
d’adaptation envisagées et les mitigations possibles ?

Vulnérabilité des littoraux néo-aquitains :

Les côtes sableuses sont sensibles à l’érosion marine et affichent un recul moyen de 1 à 3 m/an
(données de l’OCNA, www.observatoire-cote-aquitaine.fr/).

Certaines zones sont plus exposées donc soumises à des pertes sédimentaires plus importantes, comme c’est le cas le long du littoral atlantique au sud de l’estuaire de la Gironde (secteur de Soulac-sur-Mer) ou au sud de l’île d’Oléron.

Image recherche rivages sur l'erosion plage aquitaine

L’autres secteurs, en revanche, présentent une certaine stabilité, comme au sud des Landes ou, en
Gironde, au nord du bassin d’Arcachon (Truc Vert).

Face aux tendances climatiques actuelles, les reculs envisagés dans les années qui viennent s’orientent plutôt vers une accélération du phénomène. Il semble par contre difficile de prévoir avec certitude les modifications dans la courantologie ou dans les stocks sédimentaires disponibles permettant d’expliquer ces tendances.

Les côtes rocheuses néo-aquitaines sont également soumises à l’aléa érosion, avec un recul moyen de 25 cm/an (données de l’OCNA). Contrairement aux côtes sableuses, capables d’une certaine
résilience due aux mouvements sédimentaires le long du littoral, les côtes rocheuses peuvent subir des reculs moins fréquents mais pouvant s’avérer plus dramatiques (glissements brutaux de pans de falaises).

L’érosion provoque la disparition des sédiments des « plages de poche » mais également des
matériaux de pied de falaise, entrainant un phénomène de sous-cavage, propice aux effondrements futurs. De plus, la pénétration des eaux continentales de surface dans les falaises provoquant l’altération chimique des sédiments sont des facteurs aggravant l’érosion des falaises rocheuses.

La difficulté de prévoir l’évolution de ces rivages est de connaitre l’évolution future de la fréquence des tempêtes et du régime des précipitations et de leurs effets sur la fracturation, l’altération des roches et l’effondrement des falaises.

Les environnements estuariens sont majoritairement endigués, présentant des rives aux contours linéaires. Ils sont sensibles à l’aléa submersion. A titre d’exemple, lors de la tempête de 1999, une surcote de plus de 2 mètres a été estimée dans l’estuaire de la Gironde, impactant directement les zones basses par des inondations. Beaucoup d’inconnues restent aujourd’hui dans la prévision de l’évolution future de ces environnements face aux risques de submersion, concernant notamment l’ajustement morphologique de l’estuaire et de ses berges, ou les effets des modifications de la marée ou des débits fluviaux sur les hauteurs d’eau.

Il semble cependant que la création de zones tampon artificielles constituerait une solution pertinente pour lutter contre l’aléa submersion.

En conclusion pour l’article sur l’érosion et submersion des littoraux en Aquitaine

Ces environnements littoraux, soumises aux aléas d’érosion et de submersion marine, font l’objet d’études scientifiques dans le but, grâce à l’assimilation des données récoltées, de comprendre leur évolution complexe et de proposer des modèles prédictifs performants, permettant une gestion durable et localement adaptée.

La vulnérabilité des littoraux est également liée à des facteurs organisationnels, sociaux et politiques.

La connaissance de l’histoire de ces événements est un outil pour comprendre et réduire les causes de vulnérabilité des sociétés.